UNE NOUVELLE AVENTURE - Episodes 1 & 2

Publié le par escapade-en-reunion.over-blog.com

Bonjour à tous,

 

De temps en temps, je prends le clavier des mains d’Hélène et Emma pour vous faire partager un autre aspect de notre vie ici à la Réunion. C’est le cas aujourd’hui. Je viens vous mettre dans la confidence d’une nouvelle aventure dont les bases ont été bâties il y a quelques semaines mais que nous avons concrètement débutée la semaine dernière.

 

Vous savez que nous aimons et pratiquons un certain nombre d’activités qui se rapportent à l’air. Nous avançons dans chacune de ces activités avec des objectifs sportifs :

  - Niveau technique du vol en wingsuit (saut d’avion) ;

  - Découverte d’un autre style de vol avec le parapente ;

  - Recherche de spots et développement du speed flying à la Réunion ;

  - Engagement des sauts de base jump…

 

Aujourd’hui, nous avons trouvé un projet transversal qui regroupe toute ces activités : la réalisation d’un film avec lequel nous participerons au Zot Movie Festival (www.zotmoviefestival.com), festival du film extrême réunionnais qui se déroule fin octobre. Nous n’en dirons pas trop sur le film, respect des règles oblige, sachez simplement que le scénario est « écrit » (pour un film de 4 min, ça a été assez vite fait, il faut le reconnaître :-)). Au travers des « épisodes » qui vont se succéder, nous allons vous faire partager le making-of des scènes d’action. Vous vivrez avec nous les essais, les joies et, on l’espère pas trop souvent, les galères et difficultés. Ces épisodes seront tout sauf réguliers ni constants dans le volume d’information, mais une chose est sûre, ils correspondront exactement à ce que l’on vit. A vous donc de raccrocher les épisodes car il n’y aura pas de résumé de l’épisode précédent à chaque nouvel épisode !

 

Episode 1 : 1er essai au Cap Noir

Il s’agit d’un vol en wingsuit, largué d’un avion ULM. L’action se passe loin de notre aérodrome habituel, nous sommes à l’entrée (ou la sortie, tout est question de point de vue) du cirque de Mafate. La Rivière des Galets serpente en fond de vallée (environ à 200 m d’altitude) entre deux remparts, la crête des Orangers côté sud et la crête de Dos d’âne côté nord. Depuis le village de Dos d’âne, un chemin de randonnée permet d’accéder à un point de vue bien connu sur le cirque de Mafate : le kiosque du Cap Noir (1100 m d’altitude).

L’idée de notre pote Micka, pilote d’ULM, parachutiste, wingsuiter et qui survole l’île tous les jours avec son avion (vous vous rappelez la vidéo du tour que j’ai fait avec lui ?), est de me larguer au-dessus de la crête de Dos d’âne et que j’attaque dans un vol de proximité en wingsuit le point du vue. Tout le long du saut, il y a la rivière à ma gauche pour dégager en sécurité. On s’est donc retrouvé dimanche dernier 20 mars (le jour où Emma a fait du stand up paddle) en fin de journée à la base ULM. Le temps de se préparer, et nous voilà en vol vers le cap.

Après un premier passage pour confirmer l’absence de vent et caler l’axe et la hauteur de largage, ça y est, on est sur axe à 1700 m d’altitude. A ce moment-là, j’avoue à Micka que l’appréhension est là, que ça fait du bien de ressentir ça et que je suis bien déterminé à savourer l’instant (rien que de l’écrire, je revis à nouveau la scène, c’est incroyable).

Je saute, le Cap est en face de moi. Je jauge ma vitesse et mon taux de chute, je sens bien mon vol, je vais faire un premier essai de maître. Quelques secondes plus tard, je ne comprends plus, j’ai la sensation de ne plus avancer, je m’effondre littéralement alors que ma position est toujours bonne. Pendant une fraction de seconde (c’est là qu’on se rend compte à quel point un cerveau humain, ça tourne vite), j’envisage de faire 90° à gauche et de partir au-dessus de la vallée. Non, je ne peux pas partir comme ça, je retrouve de l’efficacité, je choisis de me décaler une centaine de mètres à gauche et de passer la crête avec une bonne marge de sécurité. Je maronne et je décide d’ouvrir très haut, l’objectif n’étant pas la durée du vol, bien au-dessus de la rivière. Je me rends compte que le vent est bien plus soutenu que ce qu’on avait prévu et me pose tranquillement sur la piste de la rivière.

Après analyse, je comprends que le versant par lequel j’ai attaqué le cap était l’ombre depuis le début d’après-midi. J’ai subi ce qu’on appelle une « dégueulante », l’air « froid » du sommet de la crête descend dans le fond de la vallée ensoleillé, là où l’air « chaud » monte. Ok, on y retournera un matin la prochaine fois !

Une fois posé, me voilà bon pour une bonne petite marche puisqu’il y a un peu moins de 10 km pour ressortir de la rivière, sans parler des gués à traverser !

Au bout de quelques minutes, j’arrive au premier gué. Au moment où j’arrive, un camion benne avec plein de gens dans la benne, justement, commence à traverser. Je siffle et cours rattraper le camion. Ni une ni deux, je saute dans la benne. Je suis monté en pensant simplement traverser la rivière. Je demande à un bonhomme s’ils descendent jusqu’en bas à la ville de la Rivière des Galets (oui parce qu’il faut suivre, Rivière des Galets, c’est à la fois le nom de la rivière et le nom de la ville qui se trouve en bas au moment où on retrouve des coins habités). Il me répond oui et ceux qui me connaissent ne seront pas surpris de savoir que j’ai naïvement posé la question : « je peux rester ? ». La réponse était évidemment oui.

Là-dessus arrivent d’autres randonneurs et des jeunes qui passaient par là… avec un canard vivant à la main. Normal, quoi ! Et nous voilà en route à "2 à l’heure" avec une bonne quinzaine de personnes dans la benne.

Finalement, il s’agissait de 4 familles de Dos d’âne qui étaient venues passer le samedi et le dimanche dans le cirque de Mafate. Le chauffeur du camion travaille à l’entretien de cette piste très importante puisqu’elle permet d’alimenter les villages de Mafate et qui était fermée à ce moment-là, à cause du niveau d’eau, notamment. Et ce monsieur à la clé…

Nous avons finalement mis 1h30 pour arriver à l’église où mes chéries m’attendaient. Pour les remercier, j’avais demandé discrètement par SMS à Hélène d’aller acheter quelques Dodo (la bière locale), ce qui a été apprécié.

Ce moment passé dans le camion était une belle cerise sur le gâteau après mon vol. Une belle tranche de vie partagée avec des Créoles des Hauts !

Pour bien terminer la journée, on a retrouvé Micka à la base ULM pour son premier saut avec son sac de base jump (que je lui ai appris en retour à plier). Impeccable !

 

Episode 2 : 2ème essai au Cap Noir

Il faut battre le fer quand il est chaud, comme on dit, non ? Fort de ce principe, pour confirmer le point de largage, je propose à Micka de retenter tout de suite l’expérience. Rendez-vous pris pour ce samedi 26 mars, matin cette fois !

Pendant la semaine, en discutant (comme à peu près tous les jours) avec Hélène de nos projets, on se rappelle un saut de base jump qu’on a fait en 2009, au Granier, face de 500m à l’extrémité nord du massif de la Chartreuse et qui domine Chambéry. En arrivant au sommet, on a croisé un club « Photo et Rando ». Vous imaginez la suite : au moment de sauter, on avait une vingtaine de paparazzis amateurs en train de nous shooter. Bien sûr, on avait pris de soin d’échanger nos mails et on a pu récupérer ainsi quelques magnifiques photos.

On se dit alors : pourquoi ne pas trouver un photographe à qui on proposerait de nous suivre ? Chacun y trouvant son compte : lui constitue son book avec des scènes qui sont assez originales et nous, on a des photos super top.

Après une recherche aussi rapide qu’infructueuse sur internet, je me rends compte qu’il n’y a pas de club de photo amateur à la Réunion. Hélène propose de faire paraître une annonce sur des sites bien choisis. Avant d’utiliser cette option, j’appelle un photographe professionnel que j’ai fait travailler pour nos centrales photovoltaïques. Je lui expose rapidement le topo et ce que j’espérais s’est produit : il me dit être lui-même très intéressé ! On est vendredi fin d’après-midi, et là, je lui dis qu’on fait un vol demain samedi. Réponse de Frédéric (puisque vous entendrez souvent parler de lui, maintenant) : « ok, laisse moi m’organiser et on se rappelle ».

Nous nous retrouvons donc samedi matin, 8h, à la base ULM de Cambaie. Après un briefing rapide sur une carte sur ce qui va se passer (j’explique à Frédéric dans quel sens que je vais voler et lui me dit où il voudrait me voir passer), Frédéric, Hélène et Emma partent se mettre en place au Cap Noir. Ils en ont pour près de 45 min de route et 10 minutes de marche quand même. Moi, j’attends Micka qui fait voler des clients et des élèves en repassant le vol des dizaines de fois dans ma tête.

9h30 : Frédéric et Hélène (et Emma, toujours présente !) sont en place, je me prépare et on décolle dans la foulée (nous en avons pour une dizaine de minutes).

Là, j’avoue ne plus avoir regardé l’heure. On fait un premier passage en attaquant le Cap avec l’ULM. J’ai vu mes femmes, Frédéric… et plein de gens ! Hélène me dira plus tard qu’ils ont volontairement retenu les gens pour les besoins de la photo. On fait notre boucle, on est à hauteur et sur axe. Cette fois, il n’y a VRAIMENT pas de vent. Là encore, ça palpite. Je saute. Ca commence bien, je cherche mon angle d’attaque. Je sens que ça le fait, je rentre un peu plus dans le relief et je suis calé pour passer près. Mon point de mire se rapproche, je suis pile dessus, j’hurle, j’entends les applaudissements des gens. Une fraction de seconde plus tard, je vois disparaître Frédéric, le kiosque puis Hélène, que je cherche pourtant du regard. Je suis hyper content, j’ai vraiment le sentiment d’être passé près. Sans vent, mon vol est plus long que la semaine dernière, je vais ouvrir en sécurité bien au-dessus de la rivière et je me pose tranquillement sur la piste. Je suis comme un fou… mais tout seul !

La piste étant rouverte, j’essaie d’appeler un taxi 4x4, mais je n’ai pas de réseau. Tant pis, on va se faire une sortie en mode grand raid ! Il est 10h24 (là, j’ai regardé), j’ai rangé mon matos, je commence le retour… en courant ! Je croise quelques taxis, mais ils montent tous. J’alterne les moments de courses et de marche. Il faut dire que le soleil cogne sacrément et la rivière ne s’appelle pas « des galets » pour rien. Finalement, traverser les gués et mettre les pieds dans l’eau fait drôlement du bien. Je prends le temps de filmer des gens qui se baignent, de faire des plans pour le montage futur et j’arrive au village à 11h35. Top chrono ! Par contre, j’ai plus de jambes, je suis ruiné mais HEUREUX !

En marchant, je repasse le vol en boucle. J’ai la crainte d’être passé un peu trop bas par rapport à ce qu’attendait Frédéric. Je retrouve mes chéries, on va se poser dans un petit restau. Micka devait aller faire des courses pour partir en mer. Frédéric, lui, devait rentrer chez lui rapidement pour garder sa fille (la sienne est grande, elle à bientôt 6 ans). Il semble enthousiaste (la photo correspond exactement à ce qu’il imaginait) mais ne veut pas s’emballer tant qu’il n’a pas vu la photo en grand sur l’ordi (pour être sûr de la netteté). Pendant qu’on mange, il appelle : « t’as accès à internet ? Je t’ai envoyé la photo ».

On regarde sur l’iphone, ça charge, suspens, et… je suis un peu déçu ! Je me trouve trop loin… Frédéric et Hélène, eux, sont ravis : artistiquement parlant, c’est LA photo qu’il fallait faire. Si j’avais été plus près, le rendu artistique aurait été moindre. Pourtant, j’avais l’impression d’être passé près…

On rentre finalement à la maison. Je dois filer rapidement, j’ai cours de pliage de secours de mon parapente. Je prends le temps de charger les images de la caméra sur l’ordi. Et là, je respire : je suis effectivement passé très près (d’autant que la caméra a un très grand angle). Ouf ! En fait, comme ma trajectoire converge avec la prise de vue, je me rapproche encore après la prise de la photo.

 

Assez parlé, voici tout ça en images : Photos et vidéo

 

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Et maintenant ? Notre projet va probablement évoluer. Le film qui était au départ un aboutissement ne sera qu’une étape. Notre équipe va s’étoffer car Frédéric veut solliciter des copains à lui cameramen. On ne sait pas encore où ça va nous mener, mais on va d’entrée de jeu mettre les moyens techniques pour faire des images de qualité. Les premiers échos nous laissent à penser que nos images seront diffusées dans la presse (locale et spécialisée).

 

A suivre ;-)

 

PS : Pour ceux que ça intéresse, voici le site de Frédéric : www.leboterve.com

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M
<br /> Je reste sans voix...<br /> Vous êtes ... époustouflants, de vie, de bonheur partagé, de senstations fortes vécues en direct live, d'humilité, de simplicité. Emma a des parents en or massif !<br /> Je vous jalouse, je vous déteste, je vous adore, ce débordement de sentiments que génèrent l'admiration, le plaisir, l'infini plaisir, de vous compter parmi mes AMIS !<br /> Des tonnes de bisous, dans l'attente non un certain trépignement de venir vous voir.<br /> <br /> (.../...)<br /> <br /> Aujourd'hui ma Julie a un an. Et je ne suis pas avec elle: Sa mère est partie au ski une semaine et l'a emmenée. Je passe devant le juge aux affaires familiales le 2 mai et espère que cette petite<br /> merveille pourra avoir un papa au moins à égalité de temps avec sa maman... Pas gagné comme on dit !<br /> Re-bises<br /> Marc'O<br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> Waouh ! Ca MarcO c'est du message qui nous touche profondément et qui donne envie de te voir vite chez nous pour qu'on puisse te faire un peu<br /> partager de notre bonheur et avoir de chouettes moments ensemble entre sports et bavardages plus ou moins profonds ;-)) <br /> <br /> <br /> On pense fort à toi, à ta petite Julie ("happy birthday Mlle") et on espère te / vous voir très bientôt<br /> <br /> <br /> De gros bisous de nous 3,<br /> <br /> <br /> <br />